2024

Procès de Mazan

Retour sur le procès de Gisele Pélicot contre son ex-mari Dominique Pélicot et 51 autres accusés, une affaire qui a dépassé les murs de la salle d’audience et marqué les esprits à l’échelle mondiale.

Pour remettre les faits dans leur contexte :
Dominique Pélicot a dr0gué son épouse
Gisèle pendant près de 10 ans, l’a vi0lée et fait vi0ler par environ 70 personnes. Parmi elles, seules 51 ont pu être identifiées.

À travers mes photos, j’ai voulu capturer ces moments où tensions, espoirs et contradictions se croisent : des accusés défilant presque anonymement, certains semblant se connaître et plaisanter entre eux, leurs visages cachés pour les uns, pleinement visibles pour les autres, le soutient hors palais de justice, palpable de partout en Avignon.

Ce procès n’était pas seulement une quête de justice pour Gisèle, mais aussi une fenêtre ouverte sur les failles et les forces de notre société.
Les failles, ce sont celles des atrocités humaines révélées au fil des audiences, mais aussi du manque de respect auquel Gisèle Pélicot a été confrontée, même de la part de certains avocats des parties civiles, sans que l’avocat général ou autres n’intervienne.

Mais il y avait aussi les forces, visibles et audibles: des collages dans les rues, des graffitis revendiquant justice et soutiens, des fleurs remis à Gisèle Pélicot et sa famille au palais de justice, des applaudissements à chaque sortie de Gisèle Pélicot de la salle d’audience, et des manifestations féministes qui ont témoigné d’un soutien inébranlable.

Gisèle Pélicot est devenue une héroine, une figure emblématique pour toutes les victimes de vi0lences se*uelles. « La honte doit changer de camp », a-t-elle déclaré en refusant le huis clos de ce procès et en se battant pour que journalistes et photographes puissent documenter cette affaire.
Et elle a réussi.

Que la peine prononcée le 20 décembre soit jugée suffisante ou non, Gisèle Pélicot a déjà remporté une victoire : elle a fait changer la honte de camp. On se souviendra d’elle comme d’une femme forte, déterminée à faire bouger les lignes.

Son objectif était clair : que ses petits-enfants n’aient pas à porter le poids de la honte. Cet objectif, elle l’a atteint.
On se souviendra de Gisèle Pélicot.
Pas de Dominique.

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Délibéré du procès Mazan 19 décembre 2024